Comprendre les comportements à risque

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Suspension de permis sans retrait de points : dans quels cas ?

Un permis peut être suspendu sans retrait de points dans certains cas : mesure administrative, décision judiciaire ou problème médical. Cette suspension n’est pas forcément liée à une infraction avec perte de points. Des recours existent et des démarches spécifiques permettent de récupérer son droit de conduire.

  1. Qu’est-ce que le retrait de permis ?
  2. Qu’est-ce que le retrait de points ?
  3. Sans quels cas est-il possible d’avoir une suspension de permis sans retrait de points ?
  4. Quels recours sont possibles ?
  5. Comment récupérer son permis ?
  6. Synthèse

Qu’est-ce que le retrait de permis ?

Le retrait de permis est une mesure officielle qui interdit à un conducteur de prendre le volant pendant une durée déterminée ou de manière définitive. Cette décision peut être prise par l’administration (le préfet) ou par un juge, selon la nature des faits reprochés.

Il existe trois formes principales de retrait :

  • La suspension : temporaire, elle empêche de conduire pendant une période allant de quelques jours à plusieurs mois.
  • L’annulation : elle entraîne la perte totale du droit de conduire. Le conducteur doit repasser les épreuves du permis pour en obtenir un nouveau.
  • L’invalidation : elle survient lorsque le solde de points du permis atteint zéro. Le permis est alors automatiquement invalide.

Le retrait peut faire suite à divers motifs. Cela peut être après des infractions graves, comme la conduite sous l’emprise de l’alcool ou de drogues, un excès de vitesse important, un accident ayant causé des dommages corporels, une récidive, ou encore décision médicale pour raison de santé.

Un retrait de permis a des conséquences concrètes. Il est plus difficile de se rendre au travail avec son véhicule, et cela peut aboutir à une perte d’emploi pour certains professionnels. Cela limite également la vie sociale et peut s’accompagner d’une amende ou de poursuites pénales en cas de non-respect de la suspension.

Qu’est-ce que le retrait de points ?

Le retrait de points est une sanction spécifique liée au système de permis à points mis en place en France en 1992. Chaque conducteur dispose d’un capital de 12 points (6 points pendant la période probatoire). Lorsqu’une infraction au Code de la route est commise, un nombre de points proportionnel à la gravité de l’infraction est retiré. Par exemple, un excès de vitesse inférieur à 20 km/h entraîne le retrait d’un point, tandis que l’usage du téléphone au volant, un délit de fuite ou la conduite sous l’emprise de l’alcool peut coûter jusqu’à 3 ou 6 points.

Si le solde atteint zéro, le permis est invalidé. Le conducteur reçoit alors une notification officielle et doit restituer son permis. Il devra attendre six mois avant de pouvoir repasser l’examen, et jusqu’à un an en cas de récidive.

Cependant, toutes les sanctions ne sont pas accompagnées d’un retrait de points. Certaines mesures, comme les suspensions médicales ou les décisions administratives dans des cas particuliers, peuvent ne pas toucher au capital de points. C’est pourquoi il est essentiel de distinguer le retrait de points du retrait de permis : ce sont deux procédures différentes qui peuvent ou non être liées.

Sans quels cas est-il possible d’avoir une suspension de permis sans retrait de points ?

Il peut sembler contradictoire qu’un permis soit suspendu sans qu’aucun point ne soit retiré, et pourtant, cela arrive dans plusieurs situations précises. Le système français de permis distingue bien la sanction administrative ou judiciaire de la perte de points. Ainsi, la loi prévoit des cas dans lesquels un conducteur est temporairement interdit de conduire, sans que son solde de points ne soit impacté.

Ces cas concernent principalement des situations où l’enjeu est davantage la sécurité ou la prévention que la punition pour une infraction précise au Code de la route. Il peut s’agir d’un problème médical, d’un comportement jugé dangereux par les autorités, ou encore de mesures provisoires en attente d’une décision judiciaire.

Trois cas sont particulièrement représentatifs de cette situation : la suspension administrative décidée par le préfet, la suspension judiciaire sans infraction liée au barème de points, et la suspension médicale fondée sur un avis de santé.

Suspension administrative

La suspension administrative est une mesure prise par le préfet, souvent de manière préventive, dans l’attente d’une éventuelle décision judiciaire. Elle intervient généralement après une infraction grave ou un comportement jugé dangereux : conduite en état d’ivresse, sous l’emprise de stupéfiants, excès de vitesse de plus de 40 km/h, ou refus de se soumettre à un contrôle.

Cette décision peut être prononcée immédiatement, parfois dès la rétention du permis par les forces de l’ordre. Elle dure en général jusqu’à six mois, mais peut être prolongée dans certains cas exceptionnels. Contrairement aux idées reçues, cette mesure n’entraîne pas systématiquement un retrait de points. Cela dépend de la nature exacte de l’infraction et du traitement administratif ou judiciaire ultérieur.

Par exemple, si la procédure est annulée pour vice de forme ou si l’infraction ne figure pas parmi celles entraînant une perte de points, le conducteur peut récupérer son permis avec un solde intact. La suspension administrative agit donc comme une mesure conservatoire, visant à garantir la sécurité publique avant que la justice ne statue.

Suspension Judiciaire sans Infraction à Points

Un juge peut prononcer une suspension de permis même lorsqu’aucun point n’est retiré du permis de conduire. Ce type de sanction intervient généralement dans des cas où le comportement du conducteur a mis en danger d’autres usagers de la route, sans qu’une infraction précisément répertoriée dans le Code de la route n’ait été commise. Par exemple, un conducteur ayant adopté une conduite agressive, dangereuse ou irresponsable, sans pour autant franchir les seuils définis par la loi pour un retrait de points, peut faire l’objet d’une telle décision.

Le juge se base sur l’ensemble des éléments du dossier, notamment les témoignages, le rapport des forces de l’ordre ou les circonstances particulières. Il évalue la dangerosité du comportement au regard de la sécurité publique. L’objectif est d’empêcher temporairement le conducteur de reprendre le volant afin de prévenir un éventuel accident.

Cette mesure peut s’accompagner d’autres obligations, comme un stage de sensibilisation à la sécurité routière, une visite médicale, ou encore une obligation de passer des examens psychotechniques. Elle peut aussi s’accompagner d’une amende ou d’autres sanctions pénales en cas de récidive ou de non-respect de la décision.

Suspension médicale

La suspension médicale est une mesure décidée par un médecin agréé ou par une commission médicale départementale. Elle intervient lorsque l’état de santé d’un conducteur est jugé incompatible avec la conduite, que ce soit temporairement ou durablement. Cette décision peut être prise à la suite d’un signalement par un professionnel de santé, un contrôle médical obligatoire (par exemple après 60 ans pour certains permis professionnels) ou encore à la suite d’un accident ou d’un comportement inquiétant signalé aux autorités.

Elle concerne aussi bien les pathologies physiques (troubles de la vision, maladies cardiovasculaires, troubles neurologiques) que les troubles psychologiques ou psychiatriques susceptibles d’altérer les capacités de conduite.

Il ne s’agit pas d’une sanction punitive, mais d’une mesure de prévention visant à garantir la sécurité de tous. Aucun point n’est retiré, car aucune infraction n’est constatée. Le conducteur peut récupérer son permis une fois jugé apte par la commission, après réévaluation de son état de santé. Dans certains cas, un permis peut être délivré avec des restrictions ou une validité limitée dans le temps.

Quels recours sont possibles ?

En cas de suspension de permis, plusieurs recours sont envisageables, en fonction de la nature de la mesure.

Pour une suspension administrative, il est possible de déposer un recours gracieux auprès du préfet, afin de solliciter une réduction de la durée de la sanction ou un aménagement (comme un droit de conduire pour raisons professionnelles). Un recours contentieux peut également être porté devant le tribunal administratif si la décision semble abusive ou injustifiée. Ce type de recours doit être introduit dans un délai de deux mois à compter de la notification de la suspension.

Dans le cadre d’une suspension judiciaire, le conducteur peut interjeter appel dans un délai légal (généralement 10 jours après le jugement). Il peut aussi solliciter un aménagement de peine auprès du juge d’application des peines : cela peut prendre la forme d’un permis blanc (autorisation de conduire dans un cadre professionnel), ou d’une suspension fractionnée.

En cas de suspension médicale, un droit à contre-visite est prévu. Le conducteur peut être réexaminé par un autre médecin agréé ou par une commission médicale. Si le second avis est favorable, la décision initiale peut être annulée. En cas de désaccord persistant, il est aussi possible de saisir le préfet pour demander une nouvelle évaluation.

Dans tous les cas, faire appel à un avocat spécialisé en droit routier permet de maximiser les chances d’obtenir une issue favorable et d’éviter les erreurs qui pourraient aggraver la situation pénale ou administrative du conducteur.

Comment récupérer son permis ?

La récupération du permis dépend étroitement du type de suspension dont vous avez fait l’objet. Les démarches peuvent varier en fonction de l’autorité qui a prononcé la mesure et des conditions imposées.

En cas de suspension administrative ou judiciaire, il est généralement nécessaire d’attendre la fin de la période de suspension. Selon la nature de l’infraction ou de la décision, vous devrez passer une visite médicale obligatoire chez un médecin agréé, et parfois un test psychotechnique dans un centre spécialisé. Ces examens ont pour but de s’assurer que vous êtes apte à reprendre le volant. Une fois ces conditions remplies, il faut déposer un dossier auprès de la préfecture pour obtenir l’autorisation de récupérer son permis.

En cas de suspension médicale, la procédure est différente. Le permis ne pourra être restitué qu’après un avis favorable de la commission médicale ou d’un médecin agréé. Cela implique souvent de fournir des examens médicaux complémentaires, voire un suivi médical sur plusieurs semaines ou mois. Si l’aptitude est reconnue, le conducteur peut récupérer son permis immédiatement ou sous réserve de certaines conditions (validité temporaire, visites régulières).

Il est crucial de respecter scrupuleusement chaque étape des démarches imposées. Toute négligence peut entraîner des retards, voire une prolongation de la suspension. Pour éviter les erreurs, il est conseillé de se renseigner auprès de la préfecture ou de consulter un professionnel du droit routier.

Synthèse

  • La suspension de permis peut être décidée sans qu’il y ait de retrait de points.
  • Le retrait de permis peut être administratif, judiciaire ou lié à une invalidation pour solde de points nul.
  • Le retrait de points sanctionne une infraction précise et dépend d’un barème défini par le Code de la route.
  • Il existe trois cas principaux de suspension sans perte de points : administrative, judiciaire sans infraction à points, et médicale.
  • La suspension administrative est une mesure préventive prise par le préfet, souvent avant jugement.
  • La suspension judiciaire peut être décidée pour des comportements dangereux sans infraction codifiée.
  • La suspension médicale repose sur l’état de santé du conducteur, jugé incompatible avec la conduite.
  • Chaque type de suspension a ses voies de recours : recours gracieux ou contentieux, appel judiciaire, contre-visite médicale.
  • Pour récupérer son permis, il faut souvent passer une visite médicale, voire des tests psychotechniques.
  • Le respect strict des démarches administratives est essentiel pour éviter un allongement de la suspension.

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